
Cette année, nous ne pouvions éviter le sujet qui s’invite au quotidien dans les journaux, sur les ondes, sur les écrans et dans les conversations…
Les Rencontres 2016 portent ainsi la réflexion sur la migration massive de populations fuyant des conditions de vie insoutenables par des chemins périlleux. Avec « Le juif errant est arrivé », Albert Londres en son temps, a posé le regard sur une population en exode. Il a voulu traiter la question du retour des populations juives en Palestine, la misère des ghettos, les humiliations quotidiennes, les spoliations et les violences subies. Son reportage remua les consciences des nations, des îles britanniques à l’Europe centrale. Le témoignage de celui qui n’a cessé de mettre sa plume au service des opprimés est à redécouvrir, son éclairage humain et généreux ne relevant d’aucune idéologie.
Poser aujourd’hui le regard, comme l’aurait fait Albert Londres, sur les camps de réfugiés ou de détention, à Lampedusa, aux faubourgs de Calais ou ailleurs, c’est ce que feront les invités de nos prochaines Rencontres : grands reporters, historiens et philosophes essayeront de répondre aux questions qui se posent, avec d’autant plus d’acuité que les réactions suscitées s’avèrent parfois extrêmes.
Comment en effet, comprendre, anticiper, accepter, vivre ces migrations contemporaines ? Comment agir, quelles solutions apporter pour relever le défi de l’intégration ? L’accueil des réfugiés est vécu le plus souvent comme un problème ; ne serait-il pas, au contraire, un atout dans nos sociétés en transition ?
Marie de Colombel, présidente de la Maison d’Albert Londres

Pour consulter la brochure 2016 : 2016-Brochure
12 000 kilomètres
« Comme une pluie de parfum », le film-documentaire (54′) de
Claire Billet et Olivier Jobard en ouverture des Rencontres,
Débat avec les réalisateurs organisé par le Club Cinéma de Vichy.
« Notre documentaire, est la chronique d’une migration. Elle raconte le périple de cinq jeunes hommes afghans qui ont voulu rejoindre une Europe inaccessible.
Cette odyssée clandestine mêle réalités crues et fantasmes, réussites et échecs, au rythme du métronome fou de la migration. Nous avons partagé leur voyage pendant plus de six mois mais d’observateurs, nous sommes devenus à notre tour sujets d’observation, puis de critique.
Nous finissons par incarner, malgré nous, les symboles d’une Europe fantasmée et inaccessible. »
« Pour suivre un migrant, il faut parvenir à incarner quelqu’un, à
s’identifier, à travers un personnage, au parcours de ces personnes. Ce qui permet de les humaniser, les personnaliser, plutôt que d’en garder l’image non définie d’ombres vagues, de nombres cachés derrière des statistiques.
On peut comprendre ses souffrances et difficultés à partir de chez elle et la force et la volonté qu’elle déploie pour y arriver. Ce sont ces histoires humaines qui m’intéressent et me touchent. »
Revue de Presse



Depuis, la politique et les pratiques migratoires de l’Union européenne et des pays des Balkans occidentaux se sont faites de plus en plus coercitives, et les conditions d’accueil de plus en plus inhumaines, de la Grèce, où la majorité des migrants arrivent dans l’espoir de continuer leur chemin, jusqu’au nord de la France où ils désespèrent de rallier
l’Angleterre : fermeture des frontières en domino et création de no mans land, rétention, refoulement, fichage, cantonnement. Ces stratégies, censées dissuader les migrants de rejoindre l’Europe n’ont contribué qu’à les mettre toujours plus en danger en ne leur laissant d’autre choix que d’emprunter des itinéraires clandestins toujours plus périlleux, et que de vivre dans la précarité, l’incertitude et l’angoisse.
Présente auprès des Syriens au coeur du conflit et dans les pays limitrophes où ils sont en grande majorité réfugiés, mais aussi dans des pays comme l’Irak, le Soudan, l’Afghanistan d’où de nombreux autres candidats à l’exil sont issus, MSF porte aussi secours aux migrants et
demandeurs d’asile autour de la Mediterranée depuis la fin des années
En mai 2015, l’association s’est impliquée directement dans des opérations de recherche et de sauvetage en mer grâce à des navires sillonnant la mer. Tout au long de l’année, elle est aussi intervenue en Grèce, en Italie, sur la route des Balkans, et au Nord de la France où elle a apporté des soins médicaux et psychologiques et contribué au relogement dans un camp de quelque 1300 migrants vivant jusque-là dans des tentes de camping au milieu de la boue.
Naufragés
L’exposition montre à travers 5 grands panneaux composés de photos, de textes et de coupures de presse, la situation des migrants une fois qu’ils pénètrent sur le sol européen.
Naufragés : le danger des traversées maritimes et les passeurs,
Refoulés : le rejet aux frontières,
Détenus : dans les centres de rétention,
Déshumanisés : la vie dans la jungle de Calais,
Bloqués : sans droit dans des zones de « no man’s land ».